BALADE DANS LE VERCORS
BALADE DANS LE VERCORS.
Il y a déjà bien longtemps que l'idée de cette balade courait et entre Retards et Covid, on pouvait se demander si cela viendrait ! Eh bien çà y est ! c'est chose faite et pour vous conter l'aventure par le menu, il fallait une plume à la hauteur de l'histoire ! Merci à Marie-Noëlle pour ces lignes qui rappelleront avec humour et talent les heures sympathiques passées ensemble, et merci à elle et à François de nous avoir fait découvrir la Couve de Crest ! Une ville et une tour qui resteront dans les mémoires !
Vendredi 26 Août
Sourires, accolades, regards croisés pétillants ont été les ingrédients de ces retrouvailles pour cette belle aventure de 4 jours, tant attendue.
Le rendez-vous est fixé à 08h30 à l'entrée de Pont-St Esprit pour un départ à 09h00.
Après les retrouvailles, la distribution des carnets de route et des plaques ; les groupes constitués et prennent le départ vers la première étape située à Mirmande, village perché de la Drôme Provençale.
À l'issue de cette première étape, l'histoire s'inscrit et les groupes content déjà de douces anecdotes de route.
Bien sûr, le groupe de Gérard a déjà démontré avec au moins 5 essais de perdre son équipage😂. Ils ont manqué de finir à Crest, dernière étape du séjour… le road Book de gauche à droite😂Gerard.
Arrivés à l’hôtel pour déjeuner et accueillir l’équipage désormais au complet avec Marie-Noelle et François (Drômois depuis 1 an) et Jean et Chantal, (Grenoblois)
Un déjeuner fin et gourmet est servi dans une organisation impeccable.
Dès la fin du repas, la cohorte de véhicules multicolores et variés s’ébranle en direction d’Hauterives où nous attend ce chef l’œuvre de l’art naïf unique au monde qu’est le palais idéal du facteur Cheval.
Style inimitable, inspirant, interrogeant, admirant, contemplant sont autant d’adjectifs qui nous questionne.Cet homme, simple facteur a travaillé 33 ans sans trêve, ni merci. Il a dépassé sa condition sociale dans sa recherche de sagesse, de simple facteur rural, il devient un sculpteur universel, voyageant autour du Monde dans ses lectures, les cartes postales qu’il acheminait. Il va faire venir le Monde à lui avec ses sculptures et s’évader chaque nuit vers l’imaginaire et le rêve.
Ainsi, au beau milieu de ce charmant village qu’est Hauterives, les maisons de village dessinent les rues et les jardins voisins de M. Cheval F. sont destinés à la culture de salades et de légumes variés. Dans le jardin de Ferdinand sont élevés des géants, Vercingétorix, César, Archimède ! Une mosquée, proche d’un temple hindou, la Genèse avec Adam et Eve, une galerie des « sculptures aux temps primitifs », tout un monde mariant l’Orient et l’Occident. Une fois dépassée la surprise de la première approche, on peut lire son premier message « 33 ans de travail, 93 000 heures, 10 000 journées, plus opiniâtre que moi se mette à l’œuvre ». On se trouve bien devant le Palais Idéal du Facteur Cheval, travail titanesque, œuvre d’une vie, d’un homme. André Malraux a porté la reconnaissance de ce travail et de cet œuvre, en classant le Palais Idéal, Monument Historique.
Quelques inscriptions du Palais Idéal, à méditer :
« Rappelle-toi que vouloir, c’est pouvoir. »
« A ce passage on porte pour tout bagage que le bien et le mal qu’on a fait sur la terre. Ici l’égalité grands et petits viendront se réunir dans la fraternité éternelle » (à la porte du tombeau)
« 1903 – Le travail fut ma seule gloire, l’honneur mon seul bonheur »
« En créant ce rocher, j’ai voulu prouver ce que peut la volonté »
Nous repartons vers notre lieu de villégiature.Le retour à l’hôtel a été marqué par un contrôle gendarmerie des plus surprenant ! Au village de houuuuu (on ne se rappelle plus), Jean-Marc sur le côté svp ! Excès de vitesse ?? Alcoolémie ?? Blabla, blabla et ouverture de capot et contrôle des niveaux, en képi s’il vous plaît ! Et oui le gendarme à cet instant était émerveillé de revoir une Renault 11, voiture de son père.
Ce retour a été marqué aussi par le conseil de J.P ! : "suivez-moi, je connais un raccourci" ; qui leur a permis de transformer les 40 minutes de trajet prévu en …1h30 ! Mais les plaines drômoises valent bien ce détour.
Nous clôturons cette 1 ère journée sans aucune panne. Les autos bien parquées, nous pouvons profiter de l’hôtel, de ces terrasses couvertes et de l’immense piscine. Certes un peu fraîche 24-25 mais vivifiante et plusieurs équipages ont été au mouillage.
Le repas était délicieux.
J2 - Samedi 27 août "entre Noix et Abbaye"
Au départ de cette deuxième journée, une petite brume accrochée aux dentelles rocheuses nous a empêché d’admirer cette superposition de paroi qui caractérise la vitrine du Vercors.
Nous prenons la direction des Terres de Matras où tournesol, lavande, lavandin, truffe et noix bien sûr vont nous surprendre tellement nous allons les découvrir et apprécier sous toutes leurs formes…
La créatrice de toutes ces gourmandises artisanales, Marie-Lise aidée de Jo, collectionneurs d’anciennes également, nous attendent pour une visite surprenante autour de la vie d’une noix…
Mais d’abord un peu d’histoire, Noix et Compagnie est une exploitation familiale depuis 1822. Marie-Lise et sa sœur Sabine ont décidé de reprendre la suite de leur papa, qui veille encore aux grains …enfin encore aux noix 😉. Ici les différents noyers se côtoient et sont issus d’une production d’appellation contrôlée AOP. Les noix ont des noms différents mais la plus poétique à retenir c’est le bijou ! Belle grosse coquille en forme de cœur qui une fois ouverte, peut recueillir en son centre, un petit bijou tel un écrin.
Côté pratique, Marie-Lise nous fait vivre le parcours d’une noix, une fois la récolte commencée. Sachez que la récolte ne se décide pas comme on veut ; c’est un arrêté préfectoral qui lance officiellement le démarrage de la récolte. À partir de là, les noix petites ou grosses, vont être trier, lessiver, sécher, calibrer au moyen d’outils assez impressionnants tellement la précision technique est rendue nécessaire, pour que chaque noix soit passée au crible.
Après toutes ces explications, elles se révèlent à nous sous toutes leurs formes ! En huile, en vinaigre, en cerneaux, en farine, en gâteau, en confiture, en apéritif, en moutarde, en tout simplement sèche. Une dégustation incroyable qui a retenu l’attention de beaucoup d’entre nous … en témoigne les emplettes de mesdames.
On dit 3 noix par jour, la santé pour toujours … ! Vu les filets de noix sèches par kilos qui ont pris place dans nos coffres, le club s’assure une certaine longévité.
Après cette très belle étape gourmande, nous repartons en direction de Saint Antoine l’Abbaye. Et si d’aventure nous avions voulu critiquer l’état des routes et bien sachez qu’en Drôme, on arrive à faire poindre un giratoire en 2 mois et indiquer des déviations qui font tourner la tête ! Mais maintenant nous détenons tous un road book collector, puisqu’une grande photo illustre un carrefour sans indication qui n’existe plus ! Ça surprend sur le coup mais heureusement que la végétation nous a aidé un peu... Entre les perdus, les pas perdus mais qui finalement ce sont un peu perdus aussi presque arrivés à destination, les retrouvailles autour du très bon pique-nique n’ont pas manqué de discussions.
L’après-midi a été le théâtre de flânerie autour de cette majestueuse abbaye qui se refait une beauté avec des travaux impressionnants tant intérieur qu’extérieur.
À l’extérieur, les supports de protection de chantier sont également pédagogiques et nous pouvons contempler une scénette d’instruction des compagnons au temps des bâtisseurs de cathédrale. Un peu plus loin, une petite lucarne permet au visiteur de découvrir l’espace atelier de taille, les outils et ouvrages en cours des compagnons du devoir d’aujourd’hui. À l’intérieur, au-delà du caractère remarquable des statuts, colonnes et mausolée de Saint Antoine, ce sont les préparatifs d’un concert impromptu qui s’invite à l’oreille du visiteur. Nous prenons place pour écouter ces instruments à corde, ces chœurs et l’orgue. En sortant de cet édifice, certains ont pu déguster l’hydromel de Saint Antoine l’Abbaye.
Il est l’heure de regagner nos automobiles pour rejoindre notre hôtel avec les paris lancés sur la température de la piscine. Si les baigneurs étaient au rendez-vous, certains ont profité de ce temps pour compléter les emplettes par les délicieuses ravioles de Saint Jean https://www.valence-romans-tourisme.com/fr/sinspirer/les-incontournables/ravioles/ + https://www.saint-jean.fr/ ou visiter la fabrique de bière artisanale de Chabeuil, la brasserie artisanale de la Pleine Lune… à découvrir https://www.brasserie-pleinelune.fr/
L’heure du dîner a sonné, toujours délicieux avec de belles présentations et un service impeccable ; nous sommes bichonnés.
Nous clôturons cette 2ND journée toujours sans aucune panne, nos pilotes chats noirs sont plutôt contents et confiants pour la suite…
Les équipages partent se reposer pour accueillir la journée de demain, qui s’annonce forte en émotion.
Dimanche 28 Août
C’est une journée particulière qui nous attend tous. Avec une petite douceur de 20°, nos bolides s’engagent dès 8h15 sur les routes en direction de l’antre naturel du Vercors …. VASSIEUX EN VERCORS !
La route belle et sinueuse s’enfonce petit à petit dans ce massif qu’est le Vercors. Nos esprits commencent à travailler en transposant l’histoire de notre Pays qui s’est joué sur ces terres, dans ces forêts, derrière quelques restes de bâti encore visibles. Le mémorial de la Resistance est là devant nous, il semble être le prolongement d’un mouvement de terrain naturel… presque invisible tellement il s’intègre dans le paysage, tout en silence comme le déploiement des maquisards et la stratégie de défense qui ont été conduites pour libérer la France et protéger les populations opprimées.
Cette visite si particulière ne se résume pas en quelques lignes, au risque de déflorer le sujet, au risque d’heurter la sensibilité de chacun, car cette visite est tellement personnelle au regard de nos aïeux et de cette 2nd guerre mondiale qui était « presque encore », hier… Alors je préfère tout simplement vous partager le cheminement d’ouverture de cette visite en quelques mots et finir par cette magnifique chanson qui a clôturé cette visite :
S’ouvre devant nous, un monument en mouvement qui nous fait traverser des heures de la nuit. Parcours jalonné d’image, d’objets offrant la mémoire de scènes de vie. Oui de VIE, car il s’agissait de survivre et vaincre. Ce parcours amène le visiteur à passer de l’ombre à la lumière…
Quelle humilité, quelle force ! Achever sa visite en découvrant là où tout à commencer, dans cet écrin naturel respirant de Liberté avec cette chanson de Paul Éluard :
DIT DE LA FORCE ET DE L’AMOUR
Entre tous mes tourments entre la mort et moi
Entre mon désespoir et la raison de vivre
Il y a l’injustice et ce malheur des hommes
Que je ne peux admettre il y a ma colère
Il y a les maquis couleur de sang d’Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l’espoir
Pour tous les innocents qui haïssent le mal
La lumière toujours est tout près de s’éteindre
La vie toujours s’apprête à devenir fumier
Mais le printemps renait qui n’en pas fini
Un bourgeon sort du noir et la chaleur s’installe
Et la chaleur aura des raisons égoïstes
Leurs sens atrophiés n’y résisteront pas
J’entends le feu parler en riant de tiédeur
J’entends un homme dire qu’il n’a pas souffert
Toi qui fus de ma chair la conscience sensible
Toi que j’aime à jamais toi qui m’a inventé
Tu ne supportais pas l’oppression ni l’injure
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d’être libre et je te continue
Paul Éluard
Regardez cette vidéo sur YouTube :
Nous reprenons, les cœurs un peu lourds, la descente vers Vassieux en Vercors où l’auberge du Tétras-Lyre nous attend.
Sur le trajet nous sommes tous attentifs à cette fameuse branche, mais que dis-je, cette cime d’arbre séchée en bord de route que personne ou presque n’a vu, mais que malheureusement certaines carrosseries ont caressé. Heureusement que Laurent et Guylaine avaient repéré ce malheureux intru, cela a permis aux autos touchées de se voir frotter, frotter, lustrer pour vite oublier cet incident qui fait râler les collectionneurs que nous sommes.
Le déjeuner composé de mets du terroir, a régalé nos papilles.
Tout près du restaurant, nous avons découvert une pâtisserie référencée pour la fabrication et la vente du fameux gâteau de la Pangée. Merci à Chantal (Grenobloise), pour cette belle découverte.
Le gâteau de la Pangée
Son nom est un clin d’œil à une découverte géologique : le centre de la Pangée.
C’est un gâteau en pain d’épice qui associe les goûts d’abricot, d’amande et de miel, à savoir trois produits locaux, l’abricot sec que l’on trouve en son centre représente la Drôme. » Récompensée par le titre de meilleur biscuit de France en 2004, la Pangée est commercialisée dans une boîte en bois circulaire et vendue avec une notice explicative. Ce dessert est fabriqué par les pâtissiers de « Gourmandises en Drôme », désireux de valoriser leur savoir-faire artisanal et de promouvoir les spécialités de leur département.
Pour boucler le parcours, sur les pas des résistants, nous regagnons à quelques mètres du restaurant, le musée de la Résistance. Chacun à son rythme, découvre de nombreux objets, photos, écrits qui témoignent du quotient des habitants et des combattants.
A l’issue de cette visite, la traditionnelle photo de groupe est tentée… je dis bien tentée car après moults essais, je crois qu’on tient un bon cliché 2022 de notre groupe en balade.
Le retour à l’hôtel a été marqué par notre fameuse cime au bord de la route où tout le monde a été prudent et une petite pause au col de la bataille avec un paysage vertigineux. A Léoncel, certains ont fait un arrêt et pu savourer l’hospitalité du seul bar de ce petit village de 60 habitants… un verre d’eau restera toujours le besoin essentiel.
De retour à l’hôtel, nous partageons le dernier dîner de cette belle escapade des gardois en Drôme. L’apéritif est animé par un petit avant-goût de la 4ième journée de demain, en terre crestoise. François et Marie-Noëlle offrent à chaque équipage une mini couve crestoise ; spécialité de Crest où la recette ancestrale est bien gardée.
La couve crétoise
https://fr.wikipedia.org/wiki/Couve
Ainsi s’achève cette 3ième journée, les autos bien parquées et bien lustrées pour celles qui ont rencontré la cime malheureuse.
Nous profitons de la terrasse couverte pour papoter encore un peu avant d’aller faire nos paquetages et reposer nos yeux.
Lundi 29 Août "de la Tour de Crest aux bulles de Clairette"
Cette dernière journée sonne le départ de l’hôtel pour achever la belle escapade du club.
Si paquetages et pleins de carburants sont faits, il manque au départ de ce matin, Marie-Noëlle, qui non sans un brin d’humour…. Est partie travaillée pour assurer nos retraites.
Le cortège se dirige en direction de Crest pour visiter ce pilier de pierres visible de très loin …. La Tour de Crest.
Dominant la vallée de la Drôme, la Tour de Crest surveille l’entrée des Alpes du Sud, du massif du Vercors. Sa construction débute au XII siècle. Sa hauteur de 52 mètres en fait le plus haut donjon de France. Devenue prison d’état des 1419, de nombreux prisonniers y séjournent, hommes de bonne famille, protestants ou opposants jusqu’en 1851. Les 3 niveaux de la Tour, sous la chaleur crestoise, ont marqué les esprits grâce aux scénettes des cellules reconstituées, les graffitis et les imposants escaliers d ’ailleurs à l’origine de 2 mésaventures…En effet, sans doute émues par les souffrances de tant de prisonniers qui les ont gravis en ces temps reculés, et sans doute par solidarité, Christiane nous a gratifié d’une belle entorse ( à moins que ce soit pour rejoindre pus vite la buvette), tandis que Joelle, redescendue du 2 étage, s’est discrètement contentée de nous faire un malaise ( mais sans doute pour avoir le plaisir d’être « secourue » par quelques jeunes et beaux pompiers). Fort heureusement, nos 2 victimes s’en sont bien sorties et notre petit groupe en a été quitte pour une belle émotion.
Finalement, il fait bon vivre au 21ième siècle et après 1h30 de visite, notre cortège vrombissant a repris son chemin pour se désaltérer au sein des caves RASPAIL, mais sans Gérard, reparti sur Montfrin pour échanger la 304 contre sa voiture moderne afin de ramener Dame Joelle de l’hôpital de Crest puis de Valence dans les meilleures conditions.
À l’ombre et surtout au frais, le groupe a pu visiter la cave climatisée où la clairette de Die et le crémant se partagent les attentions BIO de 4 générations d’artisans vignerons à Saillans.
Il faut croire que les explications ont porté leur fruit puisque, après une bienvenue dégustation, d’aucuns sont repartis, sinon le coffre plein, des mains avec de nombreux cartons de ce vin joyeux et pétillant (le coffre des mustangs semble bien dimensionné parait-il …)
Enfin le restaurant, le RIEUSSEC de Saillans nous a accueilli sur sa terrasse sous ses filets anti-chaleur ; pourtant, à haute lutte, il a été permis à certains de déjeuner à l’intérieur, leur permettant enfin d’apprécier les mets présentés, tous aussi succulents les uns que les autres.
Puis avec un peu de nostalgie, notre convoi a repris la route du retour, laissant derrière lui l’équipage de Gérard et Joëlle retenus sur Crest pour un problème de santé qui s’est heureusement bien terminé.
Vivement la prochaine balade de l’été prochain placée sous les projecteurs d’un bel anniversaire tout rond a fêter …. Mais où donc …